La déscolarisation de l’enfant peut être vécue sous différentes façons et avoir des conséquences à court, moyen et long terme. Nous mettons souvent en avant dans les médias ou les discussions autour de la table le fait que la famille ait « choisi » cette situation, est-ce toujours le cas et pourquoi ?
Quelles peuvent être les contraintes de la déscolarisation ?
Le monde d’aujourd’hui est en constante évolution ou tout du moins en constant changement, car une évolution est sensée permettre d’améliorer les choses.
Lors d’un départ à l’étranger, notamment pour du travail, se pose la question de la scolarisation de l’enfant. En effet, la scolarité en France est « gratuite » ou tout du moins subventionnée si payante en frais annexes. Malgré tout, la scolarisation à l‘étranger de la maternelle au lycée est payante et chère. En moyenne, il faut compter de 350$ à 700$ voir beaucoup plus dans certaines écoles. Le problème est alors tout autre. Nombreux sont les gens qui se disent : « si tu pars à l’étranger, c’est que tu vas gagner beaucoup d’argent ! » Faux ! Les contrats à l’étranger payés par la France peuvent en effet être bien payés, mais les contrats locaux ? Certes, ils seront mieux payés que les « locaux » mais le salaire reste tout de même bien plus bas que les expats ! Alors que faire ? Il existe un système de bourse à l’international, mais vous connaissez le système : si vous avez gagné un euro de trop l’année dernière, vous n’y avez plus droit, donc vous devez payer. Et là, que faire ? Souvent, c’est le moment tant redouté pour les parents de la prise de décision, mais surtout la prise de conscience. Il est tant de scolariser l’enfant à la maison. Bien évidemment, cela remet tout en question et s’ensuivent toutes les questions habituelles autour de la déscolarisation. Il faut s’organiser, en discuter avec l’enfant, et surtout, trouver les ressources pour pouvoir le faire. Heureusement, des site comme pass éducation existent et permettent au gens de trouver les moyens de mettre ceci en place.
Le handicap : avec l’abaissement des aides pour les personnes en situation de handicap, nous voyons de plus en plus chaque année à la télévision ou dans les magasines, des sujets traitant du manque de moyen mais surtout de personnel qualifié pour s’occuper de l’enfant en milieu scolaire. Soyons francs, les professeurs dont je fais parti, ne sont pas qualifiés pour gérer un élève en situation de handicap, surtout si celui-ci est cérébral. Il est déjà difficile pour un professeur de gérer une classe ordinaire, comment faire pour une classe dans laquelle se trouve un élève en situation de handicap. Au-delà des moyens mis en place, il y a derrière toutes les démarches administratives très contraignantes, et pour lesquelles nous ne sommes pas toujours accompagnés. Malheureusement aujourd’hui encore, en fonction du handicap de l’enfant, bien souvent, une des deux personnes du couple doit s’arrêter de travailler. Que faire alors ? L’école à la maison une fois de plus s’impose et est vécue comme une contrainte.
La scolarisation à domicile est elle un choix ?
Une des raisons prônées pour la scolarisation à domicile est le choix religieux. Certaines personnes sont en complet désaccord avec l’enseignement, notamment de la biologie à l’école. En effet, la théorie soutenue aujourd’hui est celle de Darwin sur l’évolution, théorie que réfute bien entendu la religion. De plus, la laïcité n’est pas au goût de tout le monde et ainsi, certains réfèrent que leur enfant reçoivent un enseignement religieux, en plus de l’enseignement scolaire. Le choix de la déscolarisation pour celle à domicile, peut être une alternative.
Une autre raison, peut être le fait d’avoir un enfant à besoin spécifique ou à rythme spécifique. En effet, apprendre à compter, apprendre à lire et ensuite apprendre à écrire, est extrêmement difficile à cet âge là. Si on ne rentre pas dans le moule ou au rythme du peloton, on est perdu et seul. Parfois, un enfant va mettre plus de temps à apprendre ces notions évidentes et malheureusement, dans une école standard, il ne retrouvera pas le soutien mérité. Déscolariser son enfant quelques années peut être un choix qui peut se révéler salvateur pour l’enfant.
L’école à son rythme : c’est souvent l’argument principal que l’on entend. Les parents veulent de plus en plus une école différente pour leur enfant, plus adaptée. L’enfant évolue à son rythme, le respect de l’enfant est plus simple car toute l’éducation tourne autour de l’enfant et il n’a pas à s’adapter à une classe. Les parents ont souvent eux aussi choisi une vie différente, notamment chez les gens voyageant à travers le monde pour se recentrer sur certaines valeurs familiales et éducatives.
L’enfant en sort-il son épingle du jeu ?
Parfois on constate que les enfants scolarisés à domicile ont un comportement différent et une maturité différente. En effet, lors de la rescolarisation éventuelle, deux cas de figure : Ou l’enfant est complètement débordé ou l’enfant est en avance (niveau scolaire ou maturité émotionnelle), rare sont les enfants dans la lignée de leurs études. Malgré tout, tous ont un point commun : ils sont plus mûrs que les autres. Leur vision du monde et de la vie est bien différente, souvent inspirée par leurs parents qui ont choisi cette vie bien différente également.
Cela se remarque également avec les enfants d’expatriés, le rapport à l’adulte est différent, et la conversation s’en ressent. Les élèves sont également moins dans un stress de la réussite comme on peut le voir à l’école. L’écrit est également beaucoup plus développé car la scolarisation à domicile a laissé la possibilité à l’enfant de s’évader et donc de laisser son écrit s’évader. Je crois qu’avec l’expérience et le recul le maitre mot est là : l’instruction en famille laisse la place à l’enfant de développer son imaginaire, chose qui tend à ne plus exister avec cette obligation permanente que ressent la famille d’occuper coute que coute l’enfant. Est-ce un mal finalement d’avoir un enfant qui s’ennuie ?
Julien Betoulle, de CYL Formations pour Pass éducation