L’éducation bienveillante, voici un concept dont on entend beaucoup parler depuis quelques temps et pour cause : De récentes recherches en neurosciences sur le cerveau humain ont prouvé qu’une éducation empathique, aimante, soutenante et respectueuse est fondamentale pour que le cerveau de l’enfant se développe de façon optimale. A l’opposé, le stress, les humiliations, les violences verbales ou physiques peuvent modifier en profondeur un cerveau en construction et entraîner des troubles cognitifs.
« Être bienveillant, c’est porter sur autrui un regard aimant, compréhensif, sans jugement, en souhaitant qu’il se sente bien et en y veillant »
Catherine Gueguen
Mais quel est le lien avec l’instruction en famille ?
Le choix de l’éducation bienveillante est un prérequis fortement conseillé, voire même indispensable, pour pouvoir faire face sereinement aux exigences du choix de l’instruction en famille. En effet pour que l’enfant puisse s’exprimer pleinement et librement, les parents doivent se munir des clés de cette philosophie éducative pour se poser au même niveau que l’enfant et ainsi être pleinement à l’écoute de celui-ci. La liberté dans les apprentissages permet à l’enfant de s’appuyer sur les envies et les partages et non sur les contraintes et la compétition. Cette liberté permet de maintenir un climat de bienveillance pendant l’enfance et toute la période d’instruction. Elle permet à l’enfant de prendre le temps de se construire une confiance en soi et une connaissance de soi, lui facilitant son intégration dans la société au travers de ce qu’il souhaite apporter au monde. Le choix de l’instruction en famille correspond, bien souvent, plus à un mode de vie qu’à un choix pédagogique. Le bien-être de l’enfant est, bien sûr, au cœur de ce choix qui permet de respecter ses rythmes, ses goûts, ses intérêts, sa personnalité et sa créativité. Qui mieux que ses parents pour accompagner son enfant dans l’amour, la confiance et le respect ? La bienveillance est l’élément indispensable à instaurer au sein du foyer. Sans ce choix, sans apprécier ses enfants tels qu’ils sont et non pas comme nous voudrions qu’ils soient, ainsi que chérir et aimer profondément le temps passé avec eux, sans tout cela l’instruction en famille est un choix impossible.
Voici quelques pistes pour poser ses pas dans le chemin de l’éducation bienveillante :
– Distinguer l’enfant de ses actes
Utiliser le verbe « être » enferme les enfants dans une fausse vision d’eux-mêmes. Ils imagineront tout ce qui est possible pour confirmer cette vision. Les conséquences sur l’estime de soi sont cruciales. Par exemple : un enfant n’est pas méchant, il a mal agit.
– Fixer les règles à l’avance
Ce qui paraît évident aux adultes ne l’est pas forcément pour les enfants. Il faut anticiper en fixant des règles à l’avance.
– Exprimer les interdits de façon positive.
Plutôt que d’exprimer ce que l’enfant n’a pas le droit de faire, insistez ce qu’il a le droit de faire. Par exemple : « il faut marcher doucement autour de la piscine » sera mieux compris que « il ne faut pas courir autour de la piscine ». L’attention de l’enfant ne se focalise que sur le verbe, et pas sur l’interdiction. En s’exprimant de manière positive, on s’épargne l’agacement de l’incompréhension.
– Reconnaître les émotions de l’enfant
Si votre enfant s’est fait mal, ne niez pas son ressenti. Il a mal et c’est normal et il a le droit de l’exprimer. Prouvez-lui qu’il est écouté, compris et respecté. De la même façon lorsqu’il est en colère, mieux vaut le prendre dans vos bras et mettre des mots sur ce qu’il ressent plutôt que de chercher à contraindre l’enfant à se calmer.
– Ne pas voir d’intention où il n’y en a pas
Les enfants ne font pas volontairement des actes malveillants. Aidons-les à apprendre grâce à notre patience, notre écoute et nos encouragements. Pour l’enfant tout est terrain de nouvelles expérimentations. Là où nous voyons une assiette cassée, un œuf brisé ou un vêtement sale, l’enfant y voit une nouvelle expérience, y trouve un nouvel apprentissage.
– Être souple en maintenant le cadre.
Vous éviterez à coup sûr certaines crises ! Votre enfant a besoin d’être autonome, de se sentir exister. Essayer de prévenir à l’avance ou de trouver une alternative acceptable pour tout le monde si vous ne pouviez pas anticiper les faits vous aidera à prévenir les blocages. Vous l’aiderez à grandir et à devenir autonome et vous éviterez des cris, des pleurs ou des larmes.
Sylviana de Lamour en Vadrouille, pour Pass Education