La programmation à la maison

Les écrans et l’informatique ont une grande place dans notre société et dans notre quotidien. C’est une réalité dans laquelle nous sommes obligés de vivre, nous ne pouvons l’ignorer et ce serait même dangereux de se mettre complètement en marge. Lorsque l’on décide de faire l’IEF (instruction en famille), leur place peut être envahissante, car un enfant qui a connu précédemment l’école peut avoir une phase d’ennui plus ou moins grande avant de retrouver son enthousiasme naturel. Durant cette période et chaque fois que la météo ne permet pas de rester de longs moments dehors, l’enfant peut demander l’écran. Il est certain que leur omniprésence dans notre quotidien d’adulte montre l’exemple, je suis en ce moment même sur l’ordinateur, il faut savoir mesurer sa consommation, en faire un outil bénéfique de communication et non pas en devenir dépendant. La limite est mince et un équilibre doit être trouvé !

Comme chaque centre d’intérêt, nous avons décidé de le prendre et d’en faire une occupation plutôt constructive, au lieu d’être passif devant la télévision ! L’ordinateur, les tablettes et les téléphones ont tous un point commun : leur fonctionnement. Nous avons donc cherché à comprendre leurs grands principes. L’électricité, avec quelques notions de physique, les réseaux avec internet et la fibre, les ondes comme le bluetooth ou le Wi-Fi, et enfin de programmation avec sa logique binaire.

Avoir la possibilité de comprendre au lieu d’être de simples utilisateurs, expliquer avec des mots simples comment tout fonctionne donne un certain pouvoir aux enfants, ils se l’approprient bien plus facilement, car cela a un sens. J’ai demandé conseil sur la communauté IEF Facebook et autour de moi pour des enfants âgés de 9 ans, et Scratch semblait le plus approprié pour les enfants concernant la programmation.

Les enfants ont trouvé un site : « campus junior » créé par Samsung, qui est un guide en forme d’étapes vidéos pour aborder le célèbre logiciel « Scratch ». Chaque vidéo donne un principe de programmation, un exemple d’application et un exercice pour que l’enfant essaie. Les vidéos lues débloquent des points qui permettent d’avancer dans l’apprentissage. Les personnages sont dessinés de manières souples et avec des couleurs vives, les propos adaptés à l’âge,  donc abordables pour des enfants de 7 à 12 ans.

Campus junior avait mis en ligne un concours permettant de gagner une tablette, le but était alléchant, les enfants s’y sont donnés avec ferveur, sans succès, mais l’énergie investie y était vraiment productive. Chacun a mis en place son projet, son histoire, sa programmation, rempli son formulaire de participation, joint son fichier… Ils ont donc développé des aptitudes dépassant la programmation pour entrer dans ce concours.

Ils ont visionnés toutes les vidéos du site campus junior puis s’en sont détachés pour explorer Scratch et regarder les créations de bons nombres d’autre internaute, issus de tous pays. Mon rôle en tant que parent fut, à ce moment là, de limiter un peu cette consommation de vidéos pour se recentrer sur la partie construction des jeux. Ils ont pu ainsi créer avec ce système de blocs : des dialogues, des jeux, des questionnaires. Ils ont également discuter avec d’autres membres de cette communauté, donner leur avis, des commentaires,mettre un ‘like’ et en recevoir !

Toute cette expérience a été positive, car non seulement les enfants ont appris la programmation, mais moi aussi ! Et cela a occupé notre premier hiver en IEF, qui peut être une période tendue du fait de ne pas pouvoir sortir autant qu’on ne le souhaiterait. Les amis autour de nous étaient étonnés de leur savoir, mais ça c’est ignorer les capacités et la détermination des jeunes quand ils veulent créer !

En parallèle de cet abord purement informatique, nous avons abonné notre fils à 6 mois de Box issus de la société Robobox, car il voulait comprendre la création des robots. Suite à des films sur le sujet, des épisodes du fameux : « C’est pas sorcier » ou des reportages de concours de robotique, il a essayé d’en construire un avec une boite de conserve, mais je le voyais bien déçu de ne pouvoir lui donner des ordres, de le diriger ! J’ai cherché un système abordable financièrement, éthique et français. Ces box sont claires : une partie montage avec la description de tous les éléments physique du robot, les étapes pas à pas, une partie programmation, avec un logiciel en anglais : Arduino, et des explications pour chaque formule, chaque boucle, chaque ordre donné et chaque mesure faite.

Ce type d’atelier est plaisant lorsque l’on est manuel et il est possible ainsi de comprendre que chaque fil à sa place, chaque connexion est nécessaire, chaque ligne de programmation à ses conséquences. Nous avons pris un abonnement de 6 mois, qui va de l’alarme infrarouge à la voiture télécommandée. La difficulté augmente progressivement, les connaissances acquises à chaque étape servent bien sûr aux étapes suivantes. Les robots proposés sont attrayants et pour avoir fait un tour récemment sur leur site internet, ils ont développé bien d’autres styles !

Ils proposent une aide en ligne et même un script de la programmation si on se sent débordé, l’équipe technique et le forum sont assez réactifs, une vraie communauté est présente.

Nous avons dû arrêter notre découverte car les enfants ont vu leur limite concernant l’anglais, cette difficulté n’a pas pu être surmontée et dans les derniers exercices, je me retrouvais seule pour la programmation !

Cela m’a interrogé et voyant que je faisais à leur place, ils ne pouvaient retenir l’avancement du dernier projet. J’ai donc expliqué les raisons de notre arrêt.

Nous en gardons tout de même un bon souvenir, et il nous sera possible de nous y remettre car, comme tout est en livret plus un guide sur le site internet, nous aurons la possibilité de nous y replonger si l’anglais devient plus fluide pour les enfants.

Car la programmation est presque exclusivement en anglais, langage universel. Un autre but de notre IEF…

Elodie Agopian, @elo53die, pour Pass éducation