La question de l’énergie – Cours – Géographie : 1ere Secondaire – PDF à imprimer

La question de l’énergie – Cours : 1ere Secondaire – Géographie

  • La ressource énergétique.
  • La consommation mondiale d’énergie connaît une hausse accélérée et pour l’essentiel repose sur des énergies fossiles.
  • L’éloignement entre les foyers de production d’énergie fossile et les principales zones de consommation suscite un trafic planétaire.
  • Le contexte d’épuisement progressif nourrit des tensions géopolitiques et accélère la recherche de solutions (énergies de substitution, économies d’énergie…). 

La hausse continue de la consommation énergétique mondiale repose actuellement en grande partie sur l’exploitation des énergies fossiles, dont les réserves sont limitées et qui polluent l’atmosphère.

Ces énergies sont également sources de tensions politiques, et ont conduit de nombreux pays à développer de nouvelles sources d’énergie, notamment des énergies renouvelables.

I. Une consommation d’énergie qui ne cesse d’augmenter

1. Une croissance accélérée des besoins énergétiques :

Depuis les années 1950, la consommation énergétique mondiale n’a cessé de croître. L’augmentation de la population mondiale ainsi que la hausse des niveaux de vie ont provoqué l’accélération de la hausse des besoins en énergie.

La consommation énergétique mondiale est notamment tirée par l’industrie, les transports, le chauffage et la production d’électricité, des besoins qui ne diminuent pas.

L’enrichissement des pays du Sud très peuplés tels que la Chine, l’Inde et le Brésil permettent de prévoir que cette augmentation effrénée de la consommation en énergie va perdurer pendant plusieurs décennies.

2. Les énergies fossiles, une source d’énergie dominante :

La consommation grandissante en énergie repose aujourd’hui essentiellement sur les énergies fossiles que sont le pétrole, le gaz (aussi appelés hydrocarbures) et le charbon.

Le pétrole, le charbon et le gaz peuvent tous être utilisés pour alimenter des centrales thermiques qui produisent de l’électricité. Le charbon et le gaz sont également utilisés pour se chauffer, tandis que le pétrole sert à fabriquer du carburant.

Les hydrocarbures sont transportés par bateau ou par de grosses canalisations allant de la production au lieu de consommation :

  • Le pétrole est transporté par des bateaux appelés pétroliers ou par des oléoducs.
  • Le gaz naturel est transporté par voie maritime via des méthaniers (sous forme liquide) ou le plus souvent par des gazoducs.

Toutefois, ces sources d’énergie posent plusieurs difficultés :

  • Leurs réserves sont limitées, elles ne constituent donc pas une solution durable pour répondre aux besoins énergétiques du futur.
  • Leur consommation porte atteinte à l’environnement : brûler ces ressources pour produire de l’énergie conduit à émettre dans l’atmosphère des gaz polluants.
  • Les zones de production sont inégalement réparties dans le monde, provoquant des tensions d’ordre politique entre États.

II. Des enjeux planétaires

Dans un contexte de réserves pétrolières moins faciles d’accès et en même temps de consommation effrénée de la part des grandes économies mondiales, notamment émergentes (et spécialement chinoise), la disponibilité de la ressource énergétique devient un enjeu majeur dans le monde du XXIe siècle.

Certaines régions du monde (Europe, Japon) disposent de peu de réserves et sont dépendantes des autres pays pour leur approvisionnement en énergie : leur balance énergétique (production – consommation) est très déficitaire. Déficitaire également sont les économies géantes des États-Unis et de la Chine : ces pays disposent pourtant d’énormes réserves (charbon, pétrole, gaz), mais leur consommation est telle qu’elle dépasse largement la production, les contraignant à importer.

Les pays producteurs et surtout exportateurs jouissent donc d’une véritable rente énergétique, spécialement en période de prix élevés.

L’Australie exporte ainsi son charbon partout dans le monde, la Russie son gaz et son pétrole, les pays du golfe persique leur pétrole. Ces économies sont toutefois très dépendantes des cours mondiaux de l’énergie. La Russie, par exemple, n’équilibre son budget que lorsque les cours du pétrole dépassent les 80 $ le baril.

Ces énormes différences entre production et consommation génèrent donc des flux énergétiques à travers la planète. Des infrastructures spécialisées permettent d’acheminer l’énergie : oléoducs et ports pétroliers pour le pétrole ; gazoducs, usines de liquéfaction et terminaux méthaniers pour le gaz.

1. Des gestions à revoir :

Jusqu’au premier choc pétrolier de 1975, la consommation d’énergie dans le monde, et surtout celle de pétrole, n’ont connu aucune retenue. Des progrès ont été faits depuis, mais la consommation énergétique mondiale ne cesse de croître et est toujours très différenciée selon les pays. Les États-Unis consomment 25 % de l’énergie mondiale (la Chine vient juste de les rejoindre). Les pays du Nord continuent d’absorber l’essentiel de l’énergie mondiale.

Mais les pays émergents se rapprochent de plus en plus rapidement du mode de vie énergivore de type occidental. Le développement économique reste pour eux la priorité, et ce développement est fortement consommateur d’énergie. Les concurrences commencent donc à se faire de plus en plus âpres pour la conquête de nouveaux gisements.

2. Des risques à gérer : L’utilisation massive des énergies à travers le monde a cependant un coût en matière environnementale. L’exploitation pétrolière est une activité à hauts risques : des marées noires surviennent lors du naufrage de tankers (Exxon Valdez, Amoco Cadiz, Erika par exemple) ou plus récemment, en 2010, lors de l’explosion de la plate-forme BP Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, qui a déversé en mer entre 300 et 600 millions de litres de pétrole.

Dans le domaine nucléaire, l’exploitation des centrales peut également donner lieu à des accidents. En 1986, l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl (aujourd’hui en Ukraine) a explosé, répandant un nuage radioactif qui a touché et contaminé une grande partie de l’Europe. Le bilan humain, presque impossible à estimer, varie de quelques centaines de morts à 60 000 ! Ce fut l’accident le plus grave de l’histoire du nucléaire : il continue de générer des peurs dans les opinions publiques, bien que l’accident soit survenu sur des réacteurs soviétiques RBMK notoirement peu sûrs.

III. Une nouvelle transition énergétique 

Au cours de son histoire, l’Humanité a déjà effectué plusieurs transitions énergétiques : de l’énergie humaine à l’énergie animale, avec la domestication des bêtes ; sont venues s’ajouter l’énergie de l’eau et celle du vent. Au XIXe siècle, la 1re Révolution industrielle a vu le triomphe du charbon et de la machine à vapeur. La 2e Révolution industrielle fut celle du pétrole et de l’électricité. Puis est apparu le nucléaire. L’Humanité sait donc gérer les transitions énergétiques et celle qui s’opère actuellement n’est pas vraiment différente des autres.

Le « mix énergétique » mondial (les différentes énergies consommées dans le monde) se diversifie progressivement. Le nucléaire, éclipsé par Tchernobyl, effectue un retour en force et de nombreux pays relancent la construction de centrales (la France avec les réacteurs EPR de 3e génération), prolongent la durée de vie des centrales existantes (Allemagne) ou en font construire de nouvelles (Chine). Les énergies renouvelables, se développent très rapidement, même si, partant de très bas, elles sont encore loin d’assurer une part significative de la consommation mondiale. Mais surtout, les énergies fossiles sont loin d’être épuisées. Les réserves de charbon sont considérables (États-Unis, Chine, Australie, Russie) et sont estimées à près de 150 ans de la consommation actuelle. Le pétrole inquiète davantage, mais ce n’est pas le pétrole qui manque, c’est le pétrole facile à extraire ! Les gisements en offshore profond, dans l’Arctique ou les pétroles extra-lourds promettent encore de nombreuses décennies de consommation, même si le prix en est sensiblement plus élevé. Quant au gaz, les réserves mondiales viennent d’augmenter brusquement avec les nouvelles technologies d’extraction des gaz de schistes, venues des États-Unis. La pénurie n’est donc pas pour demain !

1. Améliorer l’efficacité énergétique :

Il n’en demeure pas moins vrai que l’énergie bon marché appartient probablement au passé et que son coût devrait rester durablement élevé, peut-être au niveau du 3e choc pétrolier, lorsque le baril a atteint près de 145 $ le baril en 2008, avant de redescendre en raison de la crise économique mondiale. Ce coût plus élevé de l’énergie doit amener – a déjà amené – à une prise de conscience que la ressource ne doit pas être gaspillée. D’où le développement de politiques « éco responsables », devenues largement à la mode (covoiturage, voitures électriques, transports en commun, etc.).

Surtout, depuis les années 1970, les économies les plus développées font preuve désormais d’une plus grande efficacité énergétique : avec la même quantité d’énergie, on crée aujourd’hui plus de richesses qu’hier ! Ainsi, depuis le premier choc pétrolier, le PIB des pays industrialisés a augmenté de plus de 30 % alors que leur consommation énergétique est restée stable. Les nouvelles normes énergétiques favorisent les appareils ou véhicules les plus sobres.

2. Vers une croissance verte :

Les pays du Nord, depuis une vingtaine d’années, ont largement infléchi leurs économies vers ce qu’on appelle « l’économie verte », c’est-à-dire les technologies privilégiant une croissance durable : l’énergie éolienne, le solaire, les nouveaux matériaux ou les conceptions écologiques. Ces nouvelles activités économiques à forte composante de recherche apparaissent comme une nouvelle frontière, pour laquelle les pays les plus avancés technologiquement sont les mieux partis.

Les pays du Sud, en revanche, poursuivent un développement aussi rapide que possible, encore largement fondé sur une consommation toujours plus élevée d’énergie. Seuls quelques grand pays émergents – qui en ont les moyens – développent des filières « vertes » dont ils sont parfois les champions mondiaux, comme le Brésil avec son biocarburant à l’éthanol ou la Chine et le solaire photovoltaïque.



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