Légende de Soundjata Keita : 1ere Secondaire – Histoire – Regards sur l’Afrique : 1ere Secondaire
L’empire du Mali: Les griots chantent la légende de Soundjata Keita.
Académie | Montpellier |
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Discipline | Histoire |
Établissement | Collège |
Niveau | Cinquième |
Description | Les griots chantent la légende de Soundjata Keita. |
Thème | Regards sur l’Afrique (VIIIe-XVIe s.) |
Cadre | en classe (cours, TD, module…) |
Usage de B2i | non |
Date de mise à jour | 29/06/10 |
Du xiiie au xve siècle, en Afrique occidentale s’étendit un Empire dont les griots rapportent encore aujourd’hui les légendes : l’Empire du Mali.
I. La formation de l’Empire du Mali
• C’est vers 1230, à la même époque que le début du règne de Saint-Louis en France, que Soundjata Keita parvient à unifier les royaumes de la région qui s’étend de l’Atlantique au delta intérieur du Niger. Il fonde ainsi l’Empire du Mali et prend alors le titre de « Mansa », ce qui signifie « roi des rois ». Malgré son apparence un peu légendaire, Soundjata Keita a réellement existé, ce que confirment les historiens arabes du xive siècle.
• L’Empire du Mali s’étend jusqu’au xve siècle. Son apogée sera atteint au xive siècle, notamment sous le règne de Kankan Moussa. La capitale de l’empire est établie à Niani (aujourd’hui en Guinée, à la frontière du Mali actuel et redevenue un simple village). L’empire regroupait des populations issues de différentes ethnies, souvent portées au conflit. Pour apaiser ces heurts, préjudiciables au maintien de l’Empire, Soundjata Keita aurait instauré la « Charte du Manden », transmise uniquement par voie orale, et qui constitue – si elle a réellement existé – une sorte de déclaration officielle promouvant la liberté, la paix entre les tribus et la fin de l’esclavage.
• De même, Soundjata Keita aurait instauré – ou plus vraisemblablement confirmé – le système de la « parenté à plaisanterie ». Cette coutume exige que les membres d’ethnies apparentées ou alliées entre elles se moquent les uns des autres, lorsqu’ils se rencontrent, sans avoir le droit de s’en vexer. Cette coutume permet donc une sorte de décrispation sociale, favorable à la paix entre tribus.
II. L’organisation de l’Empire du Mali
• L’Empire contrôlait les villes du Sahel où aboutissaient les routes du commerce transsaharien avec l’empire arabo-musulman, mais aussi les mines d’or du Bouré ou du Bambouk. Les systèmes d’agriculture et d’élevage profitèrent de la longue période de paix et prospérèrent. Un riche artisanat se développa, appuyé sur des sources de minerais abondantes. L’Empire était donc fort riche et sa réputation, au xive siècle, était bien établie jusqu’en Occident. En 1324, l’Empereur Kankan Moussa, converti à l’islam, fit le pèlerinage de La Mecque, amenant avec lui de telles quantités d’or que son cours en fut modifié dans la ville pendant plusieurs années.
• L’Empire du Mali parvint à intégrer durablement des populations très différentes, ce qui fut la condition de sa longévité : Maures, Touaregs du Sahara, peuples de la savane, comme les Wolofs, les Songhaïs ou les Dogons. En ces temps où le pouvoir politique avait peu de moyens, une administration décentralisée était la clé du succès. L’Empire était divisé en provinces, contrôlés par des représentants de l’empereur, de même que les rois des royaumes périphériques sous dépendance.
• Le déclin de l’Empire du Mali se produisit sous les successeurs de Kankan Moussa, au xve siècle, en raison des querelles dynastiques et des menaces extérieures, notamment marocaines. Mais la renommée de l’Empire du Mali resta intacte pendant de nombreux siècles, surtout dans la région. C’est pour cette raison que la colonie du Soudan français, devenue indépendante en 1960, choisit le nom de « République du Mali » !