Les espaces majeurs de production et d’échanges – Cours : 2eme Secondaire – Géographie
- Qu’est-ce qu’une ZIP ?
- Pourquoi les littoraux sont-ils des lieux de production et d’échanges ?
- Pourquoi les Zones industrialo-portuaires se développent-elles ?
- Où sont situées les façades maritimes les plus actives ?
- Comment se sont-elles adaptées à l’augmentation des échanges ?
- I. Introduction
Depuis 60 ans, le volume des échanges de marchandises dans le monde a explosé et le commerce mondial met en relation des territoires très éloignés les uns des autres. Les ports et les littoraux sont des espaces majeurs pour la production et l’échange de ces marchandises.
Dans un contexte de forte croissance des échanges mondiaux de marchandises, assurés majoritairement par voie maritime, et de maritimisation des économies liées à la mondialisation, les ports et les littoraux constituent des espaces majeurs de l’espace mondialisé. Pour ce thème, il s’agit donc d’expliquer pourquoi ces espaces spécifiques constituent des lieux privilégiés de la mondialisation, de montrer comment ils s’organisent, à différentes échelles, et comment l’accumulation de grands ports sur un même littoral produit une « façade maritime ».
Problématique : En quoi les ports et les littoraux sont-ils les espaces privilégiés de la mondialisation des échanges ?
- II. Les zones industrialo-portuaires
Les grands ports de la planète sont des zones industrialo-portuaires (ZIP), c’est-à-dire des espaces de production et d’échange, qui associent activités portuaires et activités industrielles. Ainsi, une usine pétrochimique installée dans un port peut traiter directement le pétrole arrivé par tanker.
Ces ZIP sont les « synapses » de la planète : ce sont des lieux très importants d’échange et de communication puisque le tiers de la production mondiale est exporté vers d’autres pays. Les grands ports du monde échangent entre eux, puis redistribuent les produits échangés dans leur espace de desserte, l’hinterland (ou arrière-pays). Ils s’organisent en plusieurs espaces aux fonctions complémentaires.
Les espaces portuaires proprement dits, pour l’accostage, le chargement et le déchargement des navires. Ces espaces sont souvent eux-mêmes spécialisés : port pétrolier, port chimiquier, port à conteneurs, port vraquier pour les marchandises en vrac (blé, charbon, etc.).
Les espaces de stockage, immédiatement adjacents, pour entreposer les marchandises à charger ou décharger (zone de stockage de conteneurs, d’hydrocarbures, de vrac, etc.).
Les espaces de production, qui utilisent directement sur place les matières premières, l’énergie ou les produits intermédiaires arrivés dans le port. Par exemple, une usine sidérurgique située « sur l’eau » (c’est-à-dire dans le port) va pouvoir utiliser le minerai de fer et le charbon importés pour produire de l’acier.
Les espaces de communication, c’est-à-dire toutes les infrastructures de transport, comme les gares de triage, les voies ferrées, les autoroutes ou les conduites (oléoducs ou gazoducs) qui permettent d’acheminer les produits vers l’arrière-pays.
Les ZIP mondiales les plus importantes continuent de se développer. Jadis situés en fond d’estuaire (comme Rotterdam), ou même sur un fleuve assez éloigné de la mer (comme Rouen, Hambourg ou Londres), les ports ont migré vers l’aval (c’est-à-dire vers la tête d’estuaire) pour répondre à des besoins de plus en plus important en tirant d’eau (les navires devenant de plus en plus grands, ils ont besoin de ports en eaux plus profondes).
- III. Les façades maritimes
La littoralisation des hommes et des activités s’accentue, La mondialisation renforce la hiérarchie des littoraux par leur mise en concurrence. Ceux qui disposent de grands ports associant les activités de redistribution (zone portuaire) à des activités de production (zone industrielle), qui sont soutenus par un arrière-pays puissant, actif, structuré par une ou plusieurs métropoles, qui disposent d’un réseau de transports étoffé et combiné, et qui disposent d’un avant-pays maritime parcouru par des grand flux d’échanges mondiaux, sont en position de jouer un rôle d’interface majeure dans la mondialisation. C’est pourquoi les littoraux les plus actifs dans le processus de mondialisation se situent dans les pays du Nord et au sein des puissances émergentes.
Les zones portuaires et industrielles, complétées par des activités tertiaires, constituent les points d’ancrage remarquables de ces littoraux. Elles concentrent en effet les flux de marchandises, au départ et à l’arrivée, elles produisent des richesses qui alimentent le trafic, elles concentrent des moyens de communication diversifiés et combinés. Elles disposent d’une organisation spatiale spécifique.
Les façades maritimes sont des littoraux qui accumulent les grands ports, liés entre eux par des liens fonctionnels, au service d’un arrière-pays puissant, en relation avec l’ensemble du monde. Seuls les pays ou les ensembles les plus puissants, acteurs majeurs de la mondialisation, disposent de telles façades maritimes : l’Europe du nord, l’Asie orientale, l’Amérique du nord.
Si les ZIP connaissent un tel développement à travers le monde, c’est qu’ils sont les outils essentiels d’une mutation économique planétaire : la littoralisation de l’économie. Cela signifie que de plus en plus de populations et d’activités se concentrent sur les littoraux, ou à leur proximité.
Plus de 90 % du commerce international passe par la voie maritime. Les littoraux, lieux de pêche et de tourisme balnéaire, offrent en outre des avantages comparatifs essentiels dans le cadre de la mondialisation du XXIe siècle : s’installer sur le littoral, notamment dans les zones industrialo-portuaires, permet d’éviter les ruptures de charge, c’est-à-dire le temps et l’argent perdus à décharger les marchandises puis à les recharger dans un autre moyen de transport pour les acheminer vers l’intérieur des terres.
De plus, des effets de centralité viennent encore renforcer l’attractivité des littoraux : parce que les hommes et les activités sont déjà installés en un lieu, ce lieu continue d’attirer les hommes et les activités.
Les grandes façades littorales (Northern Range en Europe du Nord-Ouest, mégalopoles japonaise ou américaine, par exemple) sont des interfaces majeures, des lignes de contact qui relient leur arrière-pays au reste du monde.
- IV. Les espaces de production et d’échange
À l’échelle internationale, les grandes régions de production et d’échange ont longtemps été localisées dans les pays de la Triade (Amérique du Nord, Europe occidentale et Japon). Aujourd’hui, ces façades maritimes sont en déclin relatif face à l’essor économique de l’Asie orientale : Dragons (Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Hong Kong), Tigres (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines) et naturellement la Chine. Les ports d’Asie orientale assurent 63 % du trafic mondial des conteneurs (2010), et les ports chinois occupent 8 des 10 premières places mondiales (Singapour étant troisième et Rotterdam, seul port européen présent dans le top 10, quatrième). Certaines zones industrialo-portuaires chinoises, les zones économiques spéciales (ZES), sont immenses : la ZES de Shenzhen, dans le delta de la rivière des Perles, au sud de la Chine, non loin de Hong Kong, s’étend sur 2000 km2, et compte près de 10 millions d’habitants dont presque 5 millions d’actifs !
Les grandes firmes transnationales mènent désormais des stratégies mondiales, avec des investissements croisés qui leur assurent une présence dans la plupart des grands ports de la planète. Il en est ainsi des grandes firmes logistiques, comme Maersk (Danemark), CMA-CGM (France), COSCO (Corée) ou Evergreen (Taïwan). Il en est de même des opérateurs portuaires, chargés des activités de chargement et de déchargement des grands ports mondiaux, comme Hutchison Port Holdings (Hong Kong),: 2eme Secondaire A (Singapour) ou DP World (Dubaï).
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