Lorsqu’un enfant est scolarisé il est soumis durant sa scolarité à des évaluations nationales. La première a lieu au début de son année de : , on évalue ses compétences en français et mathématiques puis il y a un nouveau point de fait fin janvier. Puis les élèves sont à nouveau évalués en : , en mathématiques et en français au début de l’année. Les enseignants se servent de cet outil pour identifier les compétences non acquises par les enfants et retravailler dessus mais aussi pour évaluer leur propre travail si par exemple ils voient que la classe entière (ou presque) n’a pas réussi un exercice : peut-être faut-il revoir cet élément ? refaire des exercices ? aborder le sujet autrement ? travailler la compétence d’une autre façon ?
Il est important que le, qui est le cycle des apprentissages fondamentaux, soit bien en place, d’où l’intérêt d’évaluer au début dules élèves (et surtout leurs acquis parce que soyons bien d’accord ce n’est pas l’intelligence de l’élève qu’on évalue mais ses acquis et donc plutôt le travail de l’enseignant). En effet, si les compétences dune sont pas réellement acquises alors les enfants ont beaucoup de mal à « traverser sans encombrer » lequi est le cycle des approfondissements. Je vous parle là de l’école primaire, que je connais bien, mais il y a aussi des évaluations nationales en 6ème et en Seconde, pour, vous l’aurez deviné, dresser un « état des lieux » du niveau des élèves avant de lancer de nouveaux apprentissages. Les résultats de ces évaluations sont réunis sur les départements puis au niveau national et permettent ensuite de « comparer » les résultats de la France aux autres pays (et ce n’est pas franchement glorieux pour l’instant cela dit en passant). Vous l’aurez compris, les évaluations nationales, pour les élèves scolarisés, sont donc des outils destinés aux enseignants pour les aider dans la mise en place de leurs progressions dans les apprentissages des enfants. Alors qu’en est-il de l’école à la maison ? Avons-nous besoin de ces évaluations nationales ? Y a-t-il un réel intérêt à les passer ? Comme à beaucoup de questions, j’ai bien envie de vous répondre « oui et non ».
Je vais commencer par vous expliquer pourquoi vous n’en avez pas réellement besoin.
Vous êtes le parent instructeur, vous êtes l’enseignant. Vous n’avez qu’un élève voire deux ou trois mais guère plus. Vous les connaissez donc très bien, et vous savez parfaitement ce qu’ils ont acquis ou non, ce que vous devez retravailler ou non. De plus, une évaluation reste un moment stressant. En effet, chaque exercice est chronométré, certains même sont tout simplement impossibles à réussir complètement et peuvent mettre l’enfant en échec (on pourrait faire tout un article sur la façon dont certains exercices ont été pensés… j’en ai repéré 2 qui étaient réellement inappropriés dans les évaluations de : de cette année). Et enfin, les résultats de vos enfants ne seront pas pris en compte au niveau national, donc vous ne pouvez même pas aider la nation en relevant le niveau (je taquine, je taquine, quoique…beaucoup d’enfants en Instruction à domicile ont de bien meilleurs niveaux que leurs copains scolarisés… mais nous sommes hors-sujet).
Voyons maintenant en quoi cela peut vous aider de les passer.
Déjà je rappelle que lorsque vous déclarez votre enfant auprès de l’Inspection Académique (c’est obligatoire je vous le rappelle pour tout enfant ayant 3 ans dans l’année), vous recevez ensuite une attestation d’instruction à domicile et qu’avec cette attestation est jointe une lettre vous rappelant vos devoirs et responsabilités vis-à-vis de la loi. Puis vous trouverez en fin de lettre une phrase vous invitant à envoyer une lettre à l’Inspection si vous souhaitez que votre enfant passe les évaluations nationales. Vous pouvez donc, si vous le souhaitez, demander à ce que votre enfant passe les évaluations. J’avoue que j’ai été tentée de leur envoyer cette fameuse lettre… et puis je me suis demandé comment cela serait mis en place ? dans l’école de secteur ? Dans ce cas ce n’est pas possible, ce serait vraiment trop effrayant pour Louis… avec un document envoyé à domicile ? cela me paraîtrait plus probable… J’ai une amie professeure des écoles qui m’a gentiment informée qu’en fait cette année les évaluations sont téléchargeables directement sur le site Eduscol. Ça a été le déclic pour moi, quel risque prenais-je donc à imprimer les évaluations et à voir « ce que ça donnait » avec Louis qui est en « niveau : » alors qu’il n’a que 5 ans et demi (tout juste) ? Du coup je les ai imprimées et je n’ai pas regretté.
Pourquoi ? Quel a été mon intérêt ?
Et bien déjà Louis a obtenu un score de 92.5% au total. Très bon résultat pour un enfant avec un an d’avance qui n’a jamais fait aucun exercice chronométré avant non ? Ce résultat est donc un élément encourageant et rassurant, qui m’a permis de le mettre en confiance et de lui dire qu’il était aussi compétent que les autres enfants. Ensuite, ces évaluations m’ont permis d’identifier un léger souci : Louis apparemment confond « 1ère syllabe » et « 1er son » dans un mot (mais franchement ce n’est pas bien grave nous sommes d’accord !). Mais surtout, avant toute autre chose, j’ai vu qu’il savait tout faire dans ces évaluations, et que les toutes petites erreurs qu’il a pu faire était liées au « temps imparti » qui le mettait en condition de stress ou qu’il n’arrivait pas à gérer (par exemple il y avait un exercice où il fallait barrer « le plus grand nombre dans chaque case », il y avait 40 cases et 1 seule minute pour faire l’exercice. Bien entendu il savait TOUJOURS quel était le nombre le plus grand mais essayez donc vous d’analyser 40 cases en 1 minute, je suis sûre que plus d’un adulte n’aurait pas fini non plus !). Bref j’ai vu qu’il avait tout à fait le niveau, qu’il avait acquis les compétences qu’on « attend » en début de : . Louis, quant à lui, a vu qu’il était aussi instruit que les autres ET qu’une évaluation ne fait pas peur (ça m’a permis de le préparer ainsi aux futurs « tests » auxquels il sera soumis lors de la fameuse inspection annuelle).
Mais je le savais n’est-ce pas ? Comme dit plus haut, je suis son parent et même son « parent instructeur » donc il me suffisait de lire l’évaluation pour savoir qu’il pouvait tout à fait la réussir ? Alors pourquoi lui avoir fait faire « en conditions » (c’est-à-dire avec le chrono et les phrases dictées par l’Éducation nationale) ?
Déjà comme dit avant, pour lui montrer que les « tests » qu’il va avoir durant l’inspection ne seront pas plus effrayants (il a besoin de sécurité donc on le prépare : ychologiquement) et parce que je voulais un support de plus pour l’inspection qui aura lieu chez nous pour la première fois. Le voilà, pour moi, le réel intérêt à proposer les évaluations à nos enfants. J’ai bien-sûr des cahiers avec quelques traces écrites, des photos de nos activités mais quoi de mieux que leur support à eux (l’Education Nationale) ? Quoi de mieux que leur propre support pour leur montrer que mon enfant a le niveau, et qu’il est donc sur la bonne voie pour acquérir les compétences de leur cher socle commun de connaissances et de compétences ?
De plus, comme je vous l’ai dit, j’ai fait le choix de « faire sauter un niveau » à Louis, il est, disons, d’un niveau: » (parce qu’en IEF on ne parle pas vraiment de niveau mais de progression, néanmoins je sais très bien que durant l’inspection ils parleront de « niveau », il faut bien des points de repère). Je voulais pouvoir montrer à l’inspecteur que je n’avais pas fait cela sans réfléchir, que mon fils avait réellement les capacités d’aller plus loin. Et je tiens à ce que dans leur compte-rendu ils écrivent que Louis est de niveau : . Pourquoi ? parce qu’un jour il réintègrera l’école, certainement au collège ou peut-être même au lycée, mais nous savons qu’un jour Louis réintégrera l’école (cela a toujours été clair sous notre toit) et dans ce cas, nous ne voulons pas qu’il soit réintégré dans une classe qui correspond à son âge mais bel et bien dans une classe qui correspond à son niveau réel…nous voulons donc, d’ici là, accumuler les traces écrites de son niveau réel…
Vous voyez donc, que nous avions, nous, notre famille, intérêt à faire ces évaluations, et le résultat n’est que positif (Louis a adoré les faire « comme les autres » ). Mais bien entendu, cela reste un choix personnel, ou plutôt un choix familial, comme le fait d’instruire son enfant à la maison. C’est à chacun de peser le pour et le contre et de voir s’il en retirera un intérêt ou non. Et d’ailleurs on peut aussi les faire… et décider de ne pas les montrer si ce n’est pas la réussite qu’on escomptait, de les garder pour soi, pour « faire un point ».
Petits Génies en Herbe, pour Pass éducation