Les lieux de commandement – Etude de cas : 2eme Secondaire – Géographie
Etude de cas : Tokyo dans la mégalopole japonaise. L’agriculture brésilienne
- Une immense agglomération à la tête d’une mégalopole
- Une métropolisation toujours croissante
- La ville modelée par le rail
Première ville du monde par sa population avec plus de 35 millions d’habitants, Tokyo est un centre à toutes les échelles. Capitale du Japon, cœur de la mégalopole japonaise, Tokyo est une des villes les plus puissantes du monde. Pourtant, cette puissance n’est pas sans faille : Tokyo est aussi une ville vulnérable, exposée à des risques extérieurs comme aux conséquences négatives de sa puissance (saturation, pollution, etc.).
I. Une immense agglomération à la tête d’une mégalopole
- Ø Quelle est la population de Tokyo ? Il est difficile de répondre à cette question car les chiffres varient en fonction des zonages retenus : 9 millions pour les arrondissements de Tokyo proprement dit, 13 millions pour son aire administrative propre (préfecture de Tokyo), 27 millions pour l’agglomération stricte, 37 millions pour le Grand Tokyo, 43 millions pour l’ensemble du Kanto, la plaine où se trouve la ville. Ce qui est sûr, c’est que Tokyo est la première métropole mondiale par le nombre d’habitants.
- Ø Installée dans la plus vaste plaine littorale du Japon, la ville de Tokyo, devenue capitale du Japon en 1868, se trouve à la tête d’un immense ensemble urbain. La mégalopole japonaise concentre plus de 105 millions d’habitants, soit plus de 82 % de la population japonaise. Elle s’étend de la plaine du Kanto (où se trouve Tokyo) à l’agglomération de Fukuoka, sur l’île de Kyushu, 1 200 km plus loin vers le sud-ouest. Entre ces deux bornes, s’échelonnent toute une série d’agglomérations de grandes dimensions : le Chubu autour de Nagoya (9 millions d’habitants), le Kansai avec le triangle Osaka-Kobe-Kyoto (19 millions) et le littoral de la mer intérieure jusqu’à Kitakyushu-Fukuoka.
- Ø
La mégalopole japonaise concentre 80 % de la production industrielle nationale. Elle représente l’une des premières façades maritimes mondiales. Tokyo commande l’essentiel de cet espace, structuré autour de l’axe du Shinkansen, le TGV japonais.
II. Une ville mondiale
L’intégration très étroite de l’économie japonaise dans l’économie mondialisée érige Tokyo en ville mondiale, au 3e ou 4e rang selon les classements. Ses activités économiques et financières lui donnent un poids considérable dans la mégalopole : l’agglomération fournit à elle seule 30 % du PIB du Japon et concentre l’essentiel des fonctions tertiaires de commandement, lui assurant la maîtrise des activités économiques, financières, mais aussi scientifiques et culturelles de la mégalopole.
1. La bourse de Tokyo (Kabuto-Chô) : est la première d’Asie et l’une des toutes premières mondiales, malgré l’effondrement des années 1990. Plus de 2 200 compagnies y sont cotées. Les sièges sociaux de grandes firmes transnationales (52 sur les 500 premières entreprises mondiales) s’y sont installés, notamment dans les centres d’affaires tels ceux du quartier de Shinjuku.
Les emplois sont donc très fortement qualifiés et concentrés dans les services de pointe (conseil aux entreprises, finance, assurance, etc.). Tokyo est également le premier centre japonais pour la création d’entreprises, ce qui montre le dynamisme de la métropole.
2. La recherche scientifique : Tokyo est également, et de très loin, le premier centre de recherche scientifique du Japon, avec 25 % des étudiants japonais. C’est aussi l’un des tout premiers centres mondiaux, notamment en robotique (la grande spécialité du Japon), mais aussi en nanotechnologies, en nouveaux matériaux, en biotechnologies, etc. L’université de Tokyo est la plus prestigieuse du pays et arrive 21e au niveau mondial, dans un classement par ailleurs essentiellement occupé par les universités américaines.
3. Les activités culturelles : Sur le plan culturel, Tokyo s’est affirmée depuis une vingtaine d’années comme un grand centre mondial de création : musique, jeux vidéo, films d’animation et mangas et, plus récemment, mode et design s’y développent, avec le concours de talents venus de la planète entière, notamment de France. Le Japon véhicule ainsi l’image d’un « Cool Japan », une image soigneusement créée et entretenue depuis Tokyo.
4. Spécificité économique de Tokyo :
Dans l’archipel mégalopolitain mondial, Tokyo présente cependant certaines spécificités. Ainsi, les firmes japonaises sont moins multi nationalisées que celles des autres grands pôles du capitalisme mondial. La structure financière des grands groupes japonais reste à base nationale, bien plus qu’ailleurs.
III. Une métropolisation toujours croissante
Tokyo est l’agglomération la plus puissante de la mégalopole japonaise, et ce, pour longtemps. En effet, loin de s’atténuer, les phénomènes de métropolisation tendent à se renforcer. Si le centre de Tokyo s’est relativement désindustrialisé en raison de sa forte tertiarisation, l’industrie n’est pas allée bien loin et la région de Tokyo élargie concentre toujours 40 % de la production industrielle nationale.
- Ø Sur le plan tertiaire, le bilan est encore plus écrasant : 55 % des sièges sociaux de grandes entreprises japonaises, 73 % des banques étrangères, 80 % des sièges sociaux d’entreprises étrangères s’y trouvent localisés.
- Ø Et le phénomène se renforce, avec la poursuite de l’attraction de Tokyo sur le reste du pays. Entre 2000 et 2005, à quelques exceptions près, l’évolution démographique dans les régions japonaises n’a été positive ou nulle que dans la mégalopole. Les seules régions à avoir connu une croissance réelle (+ de 1 % de croissance en 5 ans, ce qui est notable dans un pays en décroissance démographique) sont les régions autour de Tokyo, Nagoya et Osaka-Kobe. En dehors du cas particulier de l’île d’Okinawa, la seule préfecture qui ait gagné plus de 3 % est celle de Tokyo : + 4,2 %. Autrement dit, la métropolisation est toujours en phase de croissance. Tokyo continue d’attirer hommes et activités, au détriment du reste du Japon, et même au détriment du reste de la mégalopole.
IV. La ville modelée par le rail
- Ø Le rail a aussi fortement imprimé sa marque au centre même des mégalopoles, en y générant des structures multipolaires. La zone centrale de Tôkyô, délimitée par la ligne circulaire Yamanote, juxtapose ainsi sept pôles autour d’autant de gares, dont quatre sont des terminus de lignes de banlieue. Shinjuku, la plus importante, est la première gare au monde pour le trafic de voyageurs avec plus de 2 millions de passagers par jour.
- Ø C’est une constellation de douze stations (la gare JR, trois terminus de banlieue et huit stations de métro) exploitées par six opérateurs différents et reliées par un gigantesque labyrinthe souterrain jalonné de shopping malls et de restaurants. En surface, la gare est matérialisée par plusieurs “bâtiments-gares” (eki biru) de la JR abritant des galeries commerciales, et par deux grands magasins et un hôtel qui se dressent sur les terminus des compagnies ferroviaires de banlieue Keiô, Ôdakyû et Seibu. Au-delà de leur fonction de transit, ces gares géantes où le voyageur se transforme en consommateur sont aussi, tout naturellement, les lieux les plus conviviaux du pays.
- Ø Les deux lieux de rendez-vous les plus connus de Tôkyô sont le grand écran de l’Alta, à la sortie est de la gare de Shinjuku, et la statue du chien Hachiko, devant celle de Shibuya. Fief du groupe Tôkyû, cette dernière draine la jeunesse dorée des bassins résidentiels huppés de la capitale ; depuis les années 1980, elle est devenue la gare qui donne le ton de la mode des tribus urbaines, dont les jeunes “shibuyettes” sont l’emblème.
- Ø C’est ainsi que le rail assure encore, au Japon, 32% du trafic de voyageurs (contre 8% en France et 6% en Grande-Bretagne et en Allemagne), et plus encore dans les agglomérations géantes de Tôkyô et Osaka, où il fait jeu égal avec l’automobile.
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