Pourquoi choisir entre unschooling et apprentissages dirigés?

Le principe même de l’unschooling est de placer l’enfant au centre de ses apprentissages qui sont fait en fonction de ses demandes, de ses besoins et intérêts du moment. L’enfant va par lui-même apprendre, comprendre, chercher ses connaissances, l’adulte lui amenant juste le matériel et répondant à ses demandes, ses questions. Le parent n’est pas pour autant inactif et à une lourde charge qui pèse sur ses épaules, l’observation et lui amener le nécessaire pour que l’enfant découvre ses connaissances par lui-même. Le unschooling est souvent considéré comme de l’informel. Selon certaines familles, le unschooling exclu les cahiers et manuels ! …mais pas nécessairement chez toutes les familles unschooling ! Si l’enfant demande du formel, le parent de l’unschooler va lui en apporter pour répondre à son besoin.

Au contraire, les apprentissages dirigés sont amenés par l’adulte, selon un programme ou des notions que l’on voudrait leur apprendre, assimilé à l’école à la maison (via des cours par correspondance, des livres de cours, …). Les notions n’auront pas été demandées par l’enfant au départ, mais suivent par exemple un programme scolaire. Les apprentissages dirigés sont donc des connaissances que les adultes vont chercher à leur faire apprendre basées sur la transmission du savoir. Mais de même que le unschooling n’est pas que de l’informel, les apprentissages dirigés ne sont pas automatiquement du formel, mais peuvent être sous forme de jeux, de manipulations (la méthode Singapour par exemple).

Les avantages et les inconvénients de chaque méthode

Le unschooling a pour premier avantage la liberté, mais aussi de suivre réellement les besoins et envies de l’enfant, de développer les apprentissages autonomes, leur curiosité naturelle et de ne pas devancer leur pensée, d’aller à leur rythme. Mais il y a aussi des inconvénients comme partout, le fait de ne pas savoir clairement où les enfants en sont par rapport au programme, peur que les enfants ne puissent pas intégrer un programme ordinaire par la suite, peur de lâcher prise. Au contraire, les apprentissages dirigés auront comme avantage de suivre les connaissances au fur et à mesure, d’être organisé, d’avoir des méthodes claires. Mais l’inconvénient majeur est un manque de liberté, mais aussi reproduire le même schéma que l’école traditionnelle à la maison, ne pas faire confiance aux enfants. On pourrait citer davantage d’inconvénients et d’avantages des deux méthodes qui sont clairement très différentes l’une de l’autre.

La mixité des méthodes

Mais alors nous devons choisir entre l’un ou l’autre !? Et c’est là où l’instruction en famille est pratique ! Nous n’avons pas à choisir mais à adapter selon chaque enfant, chaque famille, car l’un n’empêche pas l’autre. Les deux peuvent être complémentaires et être intégrés à la vie de tous les jours. Pour différentes raisons, les parents peuvent vouloir apporter certaines connaissances, mais suivre les demandes et besoins sur d’autres. Certains parents mêlent différentes pédagogies (Montessori, Mason, Freinet,…), c’est la même chose ici, ne pas avoir à choisir entre les apprentissages autonomes et les apprentissages dirigés. Le unschooling peut correspondre à certains enfants mais pas à tous et certains enfants ont un besoin de cadre, de stimulation constante. Comme cela ne peut convenir à tous les parents, par manque de confiance en soi, par peur d’une scolarisation par la suite ou bien peur que l’enfant n’ait pas toutes les connaissances requises… Les apprentissages dirigés eux peuvent être lourd pour un enfant, ne pas les intéresser, trop rigides, l’organisation que cela demande peut effrayer certains parents.

Gérer les différentes approches

Mais alors, comment arriver à gérer ces deux méthodes qui sont très différentes l’une de l’autre ? Chaque famille étant différente, il n’y a pas une seule réponse possible, mais diverses qui correspondront ou non à votre famille. Une solution peut être d’instaurer des journées d’apprentissages dirigés et le reste se fera en unschooling. Ou bien un moment déterminé dans la journée ou 1 à 2 journées par semaine. Ou encore s’adapter au fil des humeurs de chacun et se permettre de passer d’un mode d’instruction à un autre quand on en ressent la nécessité. Concrètement, passer de manuels à des apprentissages autonomes peut être déconcertant au début mais cela permet ensuite beaucoup de liberté. Les apprentissages dirigés seront en général sur les matières générales (mathématiques, français) et le unschooling sur le reste. Les apprentissages menés à l’aide de cours, manuels sont bien plus faciles à mettre en place à partir du moment où il y a un fil conducteur (un programme mis en place), le unschooling demande d’observer les enfants, de répondre à leurs demandes, de bien préparer les sujets qui les intéressent pour pouvoir leur répondre, apporter les connaissances nécessaires ou savoir où les chercher, trouver les sorties ou lieux à visiter … Le fait de mélanger les deux permet d’avoir un peu de contrôle et d’organisation d’un côté et d’épanouissement et de liberté de l’autre.

Journée type

Alors à quoi ressemble une journée type en mixant apprentissages autonomes et dirigés ? Certains mettront des horaires, d’autres non, feront selon les envies des enfants, les sorties. Avec les apprentissages autonomes tout est source de connaissances : le jeu libre, les sorties, les livres, les intérêts des enfants, la cuisine, … La vie quotidienne est source d’apprentissage et donc est à développer comme écrire une liste de courses pour faire un gâteau ou bien fabriquer un nichoir pour les oiseaux … Et un moment donné, nous allons nous installer autour d’une table et sortir nos manuels, cahiers, fichiers pour étudier une notion et passer un temps dessus. La durée variera de l’âge de l’enfant, de son temps d’attention, de son intérêt. Varier les supports et introduire des jeux et manipulations peuvent amener de la motivation. Quand le temps est fini, nous reprenons la vie quotidienne et les découvertes et apprentissages autonomes avec les nouvelles notions qui apporteront d’autres questions, d’autres visions sur le monde et permettront d’aller plus loin.

Rien n’est figé. Une famille unschooler pourra par la suite prendre des cours par correspondance ou inversement une famille se basant sur des cours pourra être amené à devenir unschooler ou encore mélanger les deux méthodes puis en choisir l’une plutôt que l’autre. On évolue et l’instruction en famille évolue aussi avec nous et nos enfants.

Justine Aidart, fondatrice denotreecoledelavie.com, pour Pass éducation