Puissances émergentes – Etude de cas : 2eme Secondaire – Géographie
Un exemple d’une puissance émergente : Le Brésil
- Brésil : pays du Nord ? ou pays du Sud ?
- Comment le Brésil profite-t-il de la mondialisation pour se développer ?
- Quels sont les éléments qui font du Brésil une puissance émergente?
- Quelles limites à cette puissance montante brésilienne?
- Quelles conséquences sur le développement du territoire brésilien?
- I. Introduction
Le Brésil est l’un des pays émergents, il s’est spécialisé dans la production de matières premières, au premier rang desquelles les produits agricoles. Il s’agit de « ferme du monde ».
Le Brésil est donc dans une situation intermédiaire : il ne semble pas clairement faire partie des pays riches (pays du Nord), ni des pays pauvres (pays du Sud).
- II. Un géant du Sud
Le Brésil, comme la Chine et l’Inde, est un État-continent : avec 8,5 millions de km², c’est le 5e État du monde par sa superficie. Toutefois, la population brésilienne n’est « que » de 192 millions d’habitants (ou 200 millions selon d’autres estimations) avec une densité relativement faible 22,5 hab/km2.
Le Brésil est aussi un géant régional : il représente 51 % de la population et 53 % du PIB d’Amérique du Sud, où il joue un rôle majeur, au sein du Mercosur.
Ce n’est pas par hasard qu’en termes d’investissements directs étrangers (IDE), le Brésil fasse mieux que l’Inde et talonne la Chine. En 2008, ils ont atteint 45 milliards de dollars, contre à peine 5 en 1995. Alors que les IDE dégringolaient partout dans le monde (-14 %, par rapport à 2007), ils augmentaient de 30 % au Brésil […]. Cette année, le taux de croissance devrait se situer autour de 6 % alors même que le pays était en récession entre janvier et juin […]. À ce rythme, le Brésil, qui a déjà conquis sa place à la table des grands, se classera parmi les cinq puissances économiques mondiales vers 2050, avec la Chine, les États-Unis, l’Inde et le Japon.
La croissance démographique du pays se poursuit (+ 1,1 % par an), tandis que sa croissance économique, depuis quinze ans, tourne autour de 5 % par an. C’est un rythme nettement inférieur à celui des pays émergents asiatiques, mais qui n’a pas empêché le Brésil de devenir la 6e puissance économique mondiale en 2011, dépassant le Royaume-Uni. Les IDE y jouent un rôle important et ont frôlé les 50 milliards de dollars entrants en 2010.
Les firmes brésiliennes progressent dans les classements mondiaux : 7 sur les 500 premières en 2011. Il s’agit en général d’entreprises de production de matières premières, comme Petrobras (pétrole) ou Vale (minerais). La richesse du Brésil en matières premières (minérales, énergétiques, agricoles) est immense. Comme l’émergence des grands pays du Sud s’accompagne d’un renchérissement majeur du prix des matières premières, les exportations financent le développement brésilien (c’est le cas également pour la Chine et l’Inde).
L’industrie brésilienne est diversifiée : textile, sidérurgie, automobile, aéronautique et pharmacie. Partout, investissements étrangers et transferts de technologie jouent un rôle crucial. Ainsi, les transnationales de l’automobile sont toutes présentes au Brésil. Enfin, le développement des services a été considérable et représente désormais les 2/3 du PIB.
Le pays figure parmi les géants agricoles mondiaux et son complexe agro-industriel est en pleine croissance. Les OGM sont largement utilisés et les rendements augmentent. L’excédent commercial agricole atteint 47 Mds $. L’agriculture brésilienne dispose aussi des vastes espaces propres aux pays neufs. Le front pionnier ouvert en Amazonie pourrait fournir 90 millions d’hectares supplémentaires, ce qui est l’équivalent de la surface agricole totale de la Chine. L’agriculture brésilienne bénéficie d’immenses exploitations mécanisées et d’excellentes ressources en eau qui lui promettent bientôt la place de 1er exportateur agricole mondial et justifient son surnom de « ferme du monde ».
- III. Les atouts du Brésil à l’échelle mondiale
- IV. Un pays encore très inégalitaire
Les disparités sont d’abord spatiales. Le Brésil ne compte qu’un centre : le Sudeste (Sud-Ouest). Polarisé par São Paulo, Rio et Belo Horizonte, il assure 70 % de la production industrielle du pays. Cette région centrale bénéficie des dynamiques mondialisées classiques : interfaces maritimes (Santos, Rio), dynamiques transfrontalières (Mercosur), métropolisation (São Paulo, premier aéroport et première bourse d’Amérique latine).
Les régions pionnières du Nord amazonien couvrent presque 50 % du pays pour 5 % du PIB. La forêt est progressivement défrichée par le front pionnier. C’est un espace de conquête : la dernière frontière du Brésil.
À l’inverse, dans l’ancien centre historique du Nordeste, de très fortes inégalités sociales ne permettent pas le développement de cette région, bloquée dans le sous-développement, et qui fait figure de repoussoir.
Le développement brésilien est également entravé par de fortes inégalités sociales. Des oppositions sociales fortes demeurent, qui font de la société brésilienne une société encore profondément clivée. L’IDH brésilien a certes beaucoup progressé (0,718 en 2011, 84e rang mondial), mais son évolution a ralenti ces dix dernières années. Et l’indice de Gini (mesure d’inégalités) est toujours très élevé : 13e mondial sur 134 pays. Il a cependant régressé depuis le retour à la démocratie, après la fin du régime militaire en 1985, et le mouvement s’est encore accéléré depuis 2002, avec les deux mandats du président Lula.
Dès 2003, le président Lula a mis en place les programmes « fome zero » (faim zéro), et « bolsa familia » (boursebourse familiale, somme d’argent versée par l’État en échange de la scolarisation de l’enfant). Résultat : 40 millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté entre 2003 et 2011. Les classes moyennes brésiliennes regroupent aujourd’hui 50 % de la population et, pour la première fois dans l’histoire du pays, leur pouvoir d’achat dépasse celui des plus riches (10 % de la population). Contrairement aux autres pays émergents, le Brésil a vu les inégalités sociales globales se réduire : de 2001 à 2009, le revenu par tête des 10 % les plus riches a augmenté de 1,49 % quand le revenu des plus pauvres progressait de 6,79 % par an.
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